Avant le 10 juillet 2020 – AAC Éducations militantes / Formations aux militantismes (Revue française de pédagogie)

Éducations militantes, formations aux militantismes

Date limite de réception des propositions d'articles : 10 juillet 2020

Dossier coordonné par : Françoise F. Laot (PU, CEREP, Université de Reims Champagne-Ardenne) & Emmanuel de Lescure (MCF, CERLIS, Université de Paris)

La Revue française de pédagogie : recherches en éducation, revue scientifique de référence dans le champ de l’éducation publiée par l’Institut Français d’Éducation – ENS de Lyon, publie des articles issus de travaux de recherche originaux. Accueillant des contributions émanant de diverses disciplines, elle a vocation à couvrir ce champ de manière large en envisageant par conséquent différents espaces d’éducation et de formation.

La question éducative est tout de suite apparue comme un enjeu crucial pour le mouvement ouvrier naissant. Tout au long du XIXe siècle, les finalités de l’éducation vont être l’objet de discussions animées et se trouver au centre de conflits politiques. Fallait-il laisser l’instruction des membres des classes laborieuses aux mains des philanthropes, des religieux ou des pouvoirs publics ou bien instaurer un système autonome d’éducation du peuple par le peuple (Duveau, 1948) ? La défiance envers une école – qu’elle soit confessionnelle, communale ou étatique – jugée tantôt oppressive, abêtissante (Laot, 2018), normalisatrice voire, ennemi de classe (Hamelin, 2011 ; Brucy, 2001) a généré nombre de projets d’auto-éducation ou d’éducation par les pairs au sein de collectifs divers (associations fraternelles, sociétés mutuelles, comités de quartier, Bourses du travail, mouvements de jeunesse, centres d’éducation ouvrière…), ou des écrits et une presse dédiés. Commune à ces expériences, l’idée qu’une éducation qui rend lucide sur la place socialement assignée, ou qui enseigne la « science de son malheur » selon le mot de Fernand Pelloutier (Hamelin, 2018) ne pourrait que convaincre de la nécessité d’agir pour changer l’ordre des choses : l’affranchissement des classes laborieuses comme celui d’autres groupes sociaux, en particulier les femmes exclues de la citoyenneté.

Inciter à s’engager durablement dans l’action pour la défense d’une cause, telle pourrait être la définition d’une éducation militante comprise, donc, comme poussant au militantisme1. Aujourd’hui encore, les questions initialement posées gardent leur pertinence lorsqu’il s’agit de sensibiliser à la nécessité d’une lutte collective ou encore d’organiser une résistance en concurrence ou en parallèle aux grandes institutions éducatives. Ces questions s’inscrivent toutefois dans des contextes bien différents, dans lesquels l’éducation ouvrière, muée en formation syndicale, s’est institutionnalisée au fil du temps (Ethuin & Yon, 2014 ; Brucy, Laot & Lescure, 2015), dans lesquels tout un secteur autour de l’éducation populaire s’est progressivement professionnalisé et installé dans des institutions socio-culturelles parallèles à l’École. Pourtant, il existe aujourd’hui un renouveau d’une éducation populaire notamment politique (Morvan, 2011 ; Lescure & Porte, 2017 ; Brusadelli, 2018), comme il existe de nouvelles formes alternatives d’action revendicative qui renouvellent également les réflexions sur l’éducation militante.

Le dossier proposé s’intéresse tout autant à la formation au militantisme qu’à la formation par le militantisme.

Il souhaite interroger la formation des militant·es à la fois dans des cadres institués (politiques, syndicaux, associatifs ou religieux), comme les instances associatives de formation, les centres de formation syndicale, les écoles de partis politiques, dont la vocation est de former les militant·es pour les préparer (ou les perfectionner) à l’action collective et/ou à devenir les propres cadres des associations militantes dont la relève s’avère souvent difficile à assurer (Meletta, 2004). Il s’agira ainsi de comprendre comment la formation contribue à instituer un « travail militant » (Nicourd, 2009) et à en stabiliser les formes dans ce qui relève du mouvement ouvrier traditionnel ou ce qu’il a été convenu d’appeler les « nouveaux mouvements sociaux » (Neveux, 2019) dont les modalités d’organisation sont moins centralisées ou plus éphémères. Ces formations peuvent s’inscrire dans un projet d’émancipation sociale, de contestation radicale ou relever simplement d’un objectif de pacification sociale.

Les projets d’articles de recherche attendus (5 000 à 8 000 signes, espaces et bibliographie comprises) mettront les formations militantes au centre du questionnement. Ces propositions devront présenter le plus clairement possible les objets, cadres théoriques, méthodes et matériel recueillis, ainsi qu'une courte bibliographie. En cas d'acceptation des propositions, les auteur·es s'engagent à fournir les textes complets dans les délais signalés.

Les propositions devront être envoyées aux deux adresses suivantes : francoise.laot@univ-reims.fr et emmanuel.delescure@parisdescartes.fr.

Publication de l’appel : 30 mars 2020
Réception des propositions : 10 juillet 2020
Réponse aux propositions : 18 septembre 2020
Réception des articles rédigés : 29 janvier 2021
Soumission des articles au comité de rédaction : 16 avril 2021

aac_rfp_educations_militantes_formations_aux_militantismes-1

https://journals.openedition.org/rfp/8814

 

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