Avant le 15 avril – AAC sur “Le transmissible et l’intransmissible de la pratique ethnographique”

Appel à Communications pour le Colloque SEF Ethnographies Plurielles #8 sur "Le transmissible et l’intransmissible de la pratique ethnographique" qui se tiendra les 11-12/10/2018, à la Maison de la recherche de l’Université de la Sorbonne nouvelle.

Pour cette huitième édition Ethnographies Plurielles, la Société d’Ethnologie Française (SEF) a souhaité mettre l’accent sur la transmission des savoirs et pratiques ethnographiques dans et hors les murs du champ académique.  

Dans le champ académique, en France, l’anthropologie a la particularité d’un paradoxe. Forte sur le plan théorique (avec des auteurs « historiques » comme Marcel Mauss ou Claude Lévi-Strauss et la « production » continue de grands noms prolongeant tout en renouvelant le champ  théorique :  on  citera,  entre  autres,  Augé,  Balandier,  Godelier,  Descola,  Abélès, Laplantine…), la discipline présente une plus grande faiblesse quant à sa représentation à l’université, au demeurant relativement récente. Cette asymétrie entre « consistance intellectuelle » et institutionnalisation prend forme dans le faible nombre de postes universitaires et une plus grande représentation dans les centres de recherche (Rogers, 2002). On se souviendra par ailleurs en 2013 du tollé et de la mobilisation lorsque la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, pensera supprimer la licence d’ethnologie et d’anthropologie. Très peu de formations universitaires en France proposent d’enseigner la discipline dès la première année de licence2. L’offre s’élargit en master (a fortiori si l’on pense aux formations dans des écoles comme l’EHESS) et accueille des étudiant.e.s issu.e.s de disciplines autres comme la sociologie, la philosophie, les lettres… Nombre de nos collègues enseignent dans des départements de SHS ou bien d’autres disciplines tels des départements de langues, de communication, de gestion… ou encore s’insèrent également dans des institutions et organisations de travail multiples3, ce qui génère une plurilocalisation de la discipline. La pénurie de postes entraîne des trajectoires professionnelles hybrides, de l’autofinancement de la thèse aux allers-retours entre monde académique et autres mondes professionnels. Enfin,  la pratique ethnographique, souvent individuelle et régulièrement solitaire, ne favorise pas les échanges autour de « cadres analytiques largement partagés » (Rogers, 2002).

Dans les contraintes actuelles de la recherche, souvent liée aux appels d’offres, à l’évaluation et aux temporalités contraintes (on se souviendra ainsi des entretiens et du « quantitatif honteux » souligné par Passeron 1991), que deviennent les « règles de métier » ? Comment est appréhendée cette réalité du travail de l’ethnologue aujourd’hui ? Qu’est-il transmis et laissé de côté de la pratique ethnologique ? C’est par conséquent autour des questions des règles de métier dans les mondes contemporains de la recherche, de l’implicite et de l’explicite de la transmission, de la relation de transmission et des devenirs professionnels et théoriques de la transmission que nous nous proposons de nous interroger lors de ce colloque.

Comité d’organisation : Aurélia Gualdo, SEF, IIAC – LAHIC Audrey Higelin, SEF, Sophiapol Lucie Nayak, SEF, Inserm-CESP Vincent Rubio, SEF, Sophiapol Emmanuelle Savignac, SEF, Cerlis

AAC colloque SEF Transmission 180221 DEF

Les propositions de communication d’un volume de 5.000 signes sont à adresser avant le  15 avril 2018 à emmanuelle.savignac@free.fr et à rubiovincent@hotmail.com L’évaluation en double aveugle donnera lieu à réponse début juin 2018.

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